Ah, ce fameux « Great Reset » !
La première fois que j’ai découvert le terme « grande réinitialisation« , c’était dans un article qui analysait quelques chapitres du dernier opus de Papy Schwab. J’ai d’abord pensé à un truc « complotiste », mais intrigué par le fait que le « projet » était parfaitement officiel, je commandais le bouquin, afin de le tenir dans mes propres mains, de le lire de mes propres yeux et de me faire ma propre opinion. Peu après, livré par un sympathique amazonien, le bouquin du fondateur/président du Forum Économique Mondial était entre mes mains (propres) et je pouvais en commencer la lecture.
Très clairement passionnant. Cependant, après l’avoir lu, annoté, puis relu, j’ai finalement retenu que le bouquin ressemblait plus à un guide qu’à un roman SF. Une sorte de feuille de route pour l’établissement d’un nouveau monde (rien que ça), un peu formulé comme un récit de jeu vidéo, avec les embuches à éviter et des pistes que l’on devrait raisonnablement suivre grâce, notamment, à un déluge de bidules technologiques et d’intelligences artificielles pour nous assister, et nous numériser… Le tout, en échange de nos vies privées et de nos « datas » jusqu’aux plus intimes, d’un peu de dignité (des machines qui trient des humains) et de beaucoup d’abnégation, au nom d’une transparence nécessaire et indispensable pour la collectivité… pour la santé, pour « sauver la planète« . Presque un truc religieux.
Au train ou vont les choses, il semble aujourd’hui que des copies du manuscrit aient déjà bien circulé dans les « milieux autorisés » et que la mise en route de la check list (et la mise en bouche qui va avec) ait débuté bien avant la sortie du bouquin (printed by Amazon in 2020, ici, en numérique), ce qui expliquerait la rapidité avec laquelle de nombreux citoyens se convertissent manche relevée et smartphone en main à la « nouvelle normalité« .
Quand à Schwab, jugeant la démocratie peu adaptée à son grandiose « projet » et ne dissimulant pas sa fascination pour le grand techno-timonier du « pays du milieu », il semble cependant remettre un peu les pieds sur Terre quand il écrit qu’il est « de l’ordre du possible que ça ne se passe pas comme prévu », comme s’il réalisait brièvement l’énormité de ses propos.
C’est après avoir refermé le bouquin que j’ai décidé d’entamer un « small reset », déjà pour garder la tête froide, puis, pour résister à ces grands malades sous trip qui décident du destin de chacun.
Sacré nom d’un chien (et d’une pipe), je n’ai quand même pas vécu toutes ces années debout pour accepter de n’être plus qu’un produit sans valeur ajoutée, une vache à data mondialisée, un humain diminué, nourri à la peur de vivre et à l’angoisse de mourir, ne vivant son temps sur Terre qu’au rythme de son crédit social (punitions/récompenses), subissant sa déshumanisation pour le seul profit de quelques uns, augmentés certes, mais déjà plus très humains.