Gratos mais pas trop

Imagine un peu ! Depuis des années, tu roules quotidiennement à l’ordinaire sans jamais t’être demandé de quoi tu avais besoin pour rouler mieux. Tu es confiant dans ta machine même si parfois tu dois l’amener chez du personnel soignant les véhicules pour faire des réparations. Et puis un jour, on te dit que ton propre véhicule n’est pas sûr et que c’est grave flippant. À cause d’un truc dans l’air.Dans la foulée, sans même un contrôle technique, on te propose gratuitement (mais sans grande délicatesse) un nouvel additif expérimental, en te promettant que tu n’iras jamais chez le réparateur (et encore moins à la casse), que c’est un truc du genre durable qui te permettra d’avaler des kilomètres de vie, décontracté, tout danger aérien écarté. Le truc qu’il te faut. Chouette, cool, à toi les week-end’s, la disco, les bars et les restos à gogo. Adieu confines, bonjour la liberté.

Mais le temps passe (vite) et si tu veux encore être dans le trafic, il va te falloir à nouveau passer à la pompe. Heureusement, c’est toujours gratos.
Tu fais le plein et roules à nouveau, serein, malgré quelques doutes quand à la fiabilité de cette première dose de truc gratos.

Et puis, sûrement un jeudi, tu apprends que le truc s’est un peu dégradé, que ça marche un peu moins bien et qu’il faut ajouter un booster. Tu fais ce qu’on te dit mais une petite voix te rappelle que ton véhicule ne marchait pas si mal avant les additifs et que leur truc gratos implique de plus en plus de désagréments. Mais des conducteurs imprudents sont morts, trop âgés pour conduire leur vieille machine, ou circulant dans des véhicules en mauvais état. Et ça fait peur.
Comme c’est gratuit, que c’est une marque connue, que ça ne mange pas de pain et que c’est très populaire, tu retournes chez le fournisseur.

Mais un beau jour, tu apprends qu’il te faut passer à la pompe pour la quatrième fois parce qu’il y a un nouveau truc dans l’air et que ça fait vraiment encore plus peur et qu’il faut venir vite. Tu questionnes au sujet de la fiabilité du produit et on te répond que le problème provient du refus de certains clients qui ne veulent pas entendre parler de l’additif, alors même qu’il est gratuit. Entre temps, tu tombes sur cet article à propos du fournisseur de l’additif et soudain, tu découvres que la gratuité a un coût.
Tu refuses l’additif (pourtant gratuit), demandes une reprise, une sorte de reset, un retour à avant et même la désocialisation consentie, comme les non vaccinés, juste pour sortir de cette histoire sans fin.

Mais c’est trop tard. Sans le savoir, tu as déjà signé. Tu es abonné. À vie.

Don Juan