Je suis l’ennemi invisible

Nous vivons un moment particulier de l’histoire du monde, du fait qu’un évènement unique (l’ennemi invisible) s’est installé durablement au cœur du quotidien de chaque être humain, ou qu’il soit sur la planète. Dans chaque recoin de celle ci, la quasi totalité des médias balance sans relâche du sensationnel catastrophant, buzzant sans vergogne, et sans la moindre considération pour le « bien penser ».

C’est particulièrement le cas au bled (France).

Nous, français, avons une spécialité ; des cabinets privés américains et des conseils de défense guident dans l’ombre la gouvernance d’un homme seul aux manettes, qui gère « en même temps » la situation sanitaire en cours et son élection à venir. Un triptyque santé-sécurité-morale s’active frénétiquement dans les médias pour livrer la parole du président, assisté  servilement d’une cohorte de fonctionnaires d’état qui mettent en œuvre avec zèle la pensée complexe d’un chef/influenceur de jeunes. Un genre de chef scout.

Et nous, citoyens diminués ne répondons plus qu’à la carotte et au bâton.

La « guerre » macronienne va être longue car l’ennemi invisible, c’est peut-être bien toi, moi, nous. Et nous sommes beaucoup. Cette « guerre », c’est celle d’un « système » aux aguets qui lance une offensive de grande ampleur envers des peuples devenu trop informés, trop pas dupes de leurs manigances, plus assez malléables.

Cette offensive se doit d’être radicale et s’il le faut, elle sera une guerre de tous contre tous, au nom de l’unité. Qu’importe les moyens quand il s’agit d’assouvir toute soif de pouvoir et de rassasier les égos démesurés de quelques uns.

Alors puisque nous sommes en « guerre », il va nous falloir en apprendre l’art, et ça commence par l’observation et la connaissance des tactiques de l’adversaire. Et ce n’est que grâce aux capacités de nos cerveaux hautement sophistiqués, à des neurones qui adorent innover (à régénérer) et à notre instinct de survie (à booster) que nous pourrons gagner, ou tout au moins résister.

La fameuse « liste des 10 stratégies de manipulation à travers les médias » est la boite à outils de base de tout individu « normal », que ce soit pour muscler son esprit ou juste pour faire honneur à ce gros truc mou dans la boite (crânienne) qui fait de nous des Homo Sapiens Sapiens*. Noam Chomsky est souvent cité en tant qu’auteur de cette liste qui est en fait Sylvain Timsit (merci mux). À mon tour, je l’ai un peu bidouillée, en prenant soin de ne pas dénaturer l’original.

Don Juan

Liste des 10 stratégies de manipulation à travers les médias (ou petit manuel d’auto-défense pour les enfants de la télé)

1-La stratégie de distraction
L’élément primordial du contrôle social est la stratégie de distraction qui consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des changements décisifs au moyen de la technique du déluge (distractions et informations insignifiantes) en continu. Maintenir l’attention du public loin des vrais problèmes, la noyer par des thèmes sans réelle importance. Garder le public occupé, occupé, occupé.

2-Créer des problèmes puis apporter des solutions.
Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On créé un « problème » pour provoquer une réaction du public, avec pour objectif que ce soit ce même public qui demande les solutions que l’on souhaite faire accepter ; comme créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire la rétrocession des droits sociaux et le démantèlement des services publics ou bien encore laisser la violence urbaine se propager ou s’intensifier, dans le but que le public soit celui qui exige des lois sécuritaires, au détriment même de sa liberté.

3-La stratégie de gradualité.
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, à feu doux, comme dans la métaphore de la grenouille. C’est ainsi que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées au cours des années 80 et 90 : État minimum, privatisations, précarité, flexibilité, chômage massif, etc, au moyen de « mesures » qui auraient provoqué une révolution si elles avaient été appliquées en une seule fois.

4-La stratégie de différer.
Une autre façon de faire accepter une décision immédiate impopulaire est de la présenter comme « douloureuse et nécessaire » et d’obtenir l’acceptation publique, pour un futur meilleur. Il est plus facile d’accepter un sacrifice futur que de sacrifier l’immédiat, parce que nous avons toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Cela donne plus de temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et à tout accepter, résigné, lorsque le moment arrive.

5-S’adresser au public comme à des enfants.
La plupart des « haut parleurs » grand public communique en utilisant une intonation particulièrement infantile, comme si le spectateur était une créature de quelques années ou un déficient mental. Plus on essaie de tromper le spectateur plus on a tendance à utiliser un ton infantile parce qu’en s’adressant à quelqu’un comme s’il avait 12 ans, on obtiendra probablement une réponse d’une personne de 12 ans.

6-Utiliser l’aspect émotionnel bien plus que la réflexion.
La stratégie de l’émotion est une technique classique pour provoquer un court-circuit sur une analyse rationnelle et enfin sur le sens critique de l’individu. En outre, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour implanter ou injecter des idées, des désirs, des peurs et des craintes.

7-Maintenir le public dans l’ignorance et la médiocrité.
Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. La qualité de l’éducation donnée aux classes sociales inférieures doit être la plus pauvre et médiocre possible.

8-Stimuler le public à être complaisant avec la médiocrité.
Pousser le public à penser que c’est tendance d’être stupide, vulgaire et ignorant.

9-Renforcer l’auto-culpabilité.
Faire croire à l’individu qu’il est seul coupable de son malheur, en raison de son manque d’intelligence ou de ses efforts insuffisants. Ainsi, au lieu de se rebeller, l’individu s’auto-dévalue et se blâme, s’habituant petit à petit à un état dépressif dont l’effet est l’inhibition de l’action.
Hors, sans action, il n’y a pas de révolution.

10-Connaître les individus mieux qu’eux-mêmes ne se connaissent.
Au cours des 50 dernières années, les progrès rapides de la science ont engendré un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dominantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie et la psychologie appliquée, le « système » a bénéficié d’une connaissance avancée de l’être humain, tant dans sa forme physique que psychique. Le système a réussi à mieux connaître l’individu commun qu’il ne le connaît lui-même. Cela signifie que, dans la plupart des cas, le système exerce un contrôle plus élevé et un grand pouvoir sur les individus, plus que ce qu’il exerce sur lui-même.